Très beau témoignage d’Audrey Trévisan  championne de France et du monde de breakdance,  pour cette journée internationale des droits de la femme 2023.

Il faut, certes dénoncer le sexisme, les discriminations dont peuvent être victimes des femmes.

Mais Audrey rappelle que les relations femme-homme ne se réduisent pas toutes à des conflits et oppositions.

Coup de Cœur de la Gazette pour ce témoignage spontané qu’il y a des relations sereines y compris dans le monde de la compétition sportive ; surtout que l’amitié et la solidarité n’ont pas de genre.

Un jour on m’a dit : « ça doit être super dur d’être une femme dans un milieu masculin. »

J’ai répondu : « ah bon »

Je n’ai jamais vécu ça de toute ma carrière dans le break.

J’ai été portée et encouragée à mes débuts par des hommes, ceux qui m’ont aidée, poussée et m’ont dit que j’avais les capacités de le faire même si je n’avais aucun modèle féminin vers chez moi.

J’ai été coachée par des hommes : mon crew de Bressols Juanito Pao Pao Eric Espinosa Harold Dieu-wilde François Gustave Mickaël Viroulaud-Sanchez etc… puis Francky puis Thias Bboyz et Vagabond Spirit  Clément Ness

Oui, on doit se faire une place,

Oui on doit sûrement bosser plus pour y arriver physiquement.

Mais non ça n’a jamais été compliqué pour moi en tant que femme.

Parce que j’étais là pour un seul but, la danse. J’ai toujours su ce que je voulais, et je m’en donnais les moyens.

Je n’ai jamais entendu : « t’es une femme, t’as moins de force ;  tu y arriveras pas. »

J’ai toujours eu : « tu peux le faire, t’en es capable. »

Je sais que ça n’a pas été le cas pour toutes les femmes de ce milieu, en fonction des époques surtout.

Mais moi j’ai eu des frères derrière moi, des grands frères.

Alors aujourd’hui c’est la journée des femmes, oui, mais moi je les remercie eux les hommes qui sont derrière nous ou qui ont été derrière nous, car la femme que je suis aujourd’hui, tout ce que j’ai pu faire dans la danse, je le leur dois en partie.

Ils m’ont traitée avec respect et ça, ça n’a pas de prix.

MERCI.

Mai 2022, Audrey est la marraine du Challenge Michelet de la PJJ dédié « Egalité Fille-Garçon » –Avec Fabien Pelous, le parrain, elle remet ici le Prix du fair play à un jeune participant

 

 

 

Texte et Illustration : © Audrey Trévisan

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