Vous connaissez le trollball ? Pas moi ! Pas question de rester dans l’ignorance de ce qui semble passionner de plus en plus de gens. Ce que l’on peut en lire sur le web est plutôt confus voire contradictoire et au final, pas très séduisant. Partons donc à la recherche d’un joueur dans notre quartier. Je découvre Pierre à la Maison des Associations.

 

Entretien de Véronique la Curieuse :

 

« Bonjour Pierre, qu’est-ce donc que le trollball ? Un jeu avec des trolls, ces petits êtres magiques de la mythologie nordique ? »

 « Non, le troll est  le nom de la balle. Elle est souvent en latex et de forme variée selon les clubs. Il n’y a pas de magie. Le principe est celui de tous les sports collectifs de balle: deux équipes s’affrontent sur un terrain en tentant d’emmener une balle dans le camp adverse. Les deux équipes  sont composées d’un champion  qui a le choix des armes, quatre combattants équipés d’une épée en mousse sans aucun danger, deux soigneurs. Les combattants mettent leur adversaire hors-jeu en les touchant avec l’épée. Le joueur touché s’immobilise et peut reprendre la partie après que le soigneur lui ait  rapporté sa lance. Encore faut-il que le soigneur ne se fasse pas toucher pendant sa mission. »

 

«  C’est donc  un jeu  collectif de balle? Ou bien est-ce un sport ? Un divertissement ? Un spectacle  chorégraphié? Une reconstitution historique du Moyen Age? On voit souvent les joueurs en costume. « 

 « Aucune prétention de reconstitution historique. Le thème des costumes est choisi par chaque équipe, comme ses valeurs ou encore ses messages de coordination. D’où ce côté théâtral à ce qui, sportivement parlant,  se rapproche du rugby. Le costume donne de l’amplitude aux mouvements. Certains joueurs font même des acrobaties spectaculaires.  Attention à ce que vous pourriez lire sur le web, ce n’est pas la traduction de la réalité locale du jeu.»

 

« En résumé, c’est du rugby théâtralisé. Mais un costume peut entraver les mouvements et faciliter la triche. Plus facile de toucher un joueur qui porte une large cape comme il est  évident qu’un joueur touché sur son costume prétende ne pas l’avoir été et reste toujours en jeu ! « 

 « Quel intérêt à tricher ? Il n’y a rien  d’autre à gagner que la fierté de l’équipe à avoir disputé le tournoi et séduit le public. Le trollball, c’est avant tout une philosophie de fair play héritée des jeux de rôles grandeur nature. On joue avec l’adversaire, le public. On ne recherche pas la victoire au mépris des règles. Les joueurs sont plus inspirés par une envie  de narration et d’interprétation de leurs  personnages que  par un esprit absolu de compétition. »

«  Esprit de narration : c’est donc un jeu d’intellectuels ou de passionnés du style JJR Tolkien  « Seigneur des anneaux », d’œuvres de fantaisie  en tout genre et de romans de chevalerie? »

 «Le benjamin de notre équipe a 16 ans, le doyen 50 ans. Il y a des hommes, des femmes. La sécurité est fondamentale : les armes sont en mousse. Les coups sont interdits sur la tête, le cou, la poitrine et les parties génitales.  Tous les gabarits, grands ou petits, peuvent participer ce qui complexifie le jeu et améliore le spectacle.  Avec sa règle « Pas faire mal », le trollball est moins violent que beaucoup de sports officiels et aucunement réservé à une élite. Le jeu reste quand même très « cardio training » : il faut s’y entraîner.  Enfin, comme il n’y a pas de fédération nationale, les clubs sont structurés en association avec des coûts d’adhésion suffisamment faibles (de l’ordre de 40 euros annuels) pour permettre l’accès du plus grand nombre.

Donc, je dis NON définitivement à ceux qui prétendraient que le trollball est un jeu réservé à une élite. Mieux que ça, pour mon costume, je me suis mis à la couture dans le cadre des ateliers du Pont des Savoirs.

 

 « Justement, si je veux m’entraîner,  y-a-t-il des clubs de trollball à Montauban ? »

 « Pas de club à Montauban à ma connaissance mais un dans le Grand Montauban à Bressols, le club dont je suis membre. Quelques écoles primaires ont déjà inscrit des séances de trollball dans leurs activités sportives et plein air. L’audience du trollball va donc se développer avec le temps, rompant avec les clichés d’un sport guerrier ou de compétition acharnée. Il suffit d’un espace vert  grand comme un terrain de basket pour les entrainements et les tournois : ce n’est pas introuvable.

 

Il suffirait donc d’un élément moteur pour constituer une équipe dans le quartier  et peut-être d’une démonstration d’un tournoi » pour donner envie  à des personnes en recherche de convivialité et d’activité physique originale.

Des jeunes volontaires du service civique Unis-Cité assistent à l’entretien dans le cadre du programme « journalistes en Herbe »  diligenté par le Pont des Savoirs. En début d’entretien, tout comme moi, ils ignoraient tout du trollball.

C’est donc à eux que je pose la question «avez-vous envie de vous mettre au trollball ? ».

La réponse est unanime ; c’est OUI pour un essai et déjà s’organisent les échanges d’adresses entre Pierre et les volontaires. Une prochaine équipe à Unis-Cité Montauban ?

 

QUIZZ

A votre avis, le costume de tournoi de Pierre est :

  • Le chevalier de Pardaillan
  • Poulet Fermier
  • Frodo Bessac
  • Le Dieu Neptune
  • Cochise